L'homme est un animal social

Qui est l’auteur de la citation « L’homme est un animal social » ? Qu’entendait-il par là ? AnecdotesHistoriques vous dit tout !

Qui a dit que l’homme est un animal social ?

Aristote, l’auteur original

La citation « L’homme est un animal social » est attribuée à Aristote. On la retrouve dans son ouvrage Les Politiques, au 4è siècle avant notre ère.

Dans les faits, la citation n’est pas tout à fait exacte. Plus justement, on pourrait la traduire par « l’homme est un animal politique [« Zoon Politikon »] ». Par politique, Aristote entend la vie en communauté, régie par des lois et des coutumes. C’est cette nature d’animal politique qui le pousse, comme les abeilles, à vivre avec ses pairs, dans des cités ou des états.

De fait, selon Hannah Arendt, le terme « social » n’existait pas en Grec : le terme « politique » était donc utilisé à sa place.

 

La phrase est extraite d’un paragraphe du chapitre II, Livre I des Politiques :

« Il est manifeste, à partir de cela, que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain. »

La traduction de « animal politique » en « animal social » n’enlève donc pas le sens de la citation.

 

Une citation reprise par d’autres auteurs et philosophes

Si l’auteur original est donc Aristote, la phrase (et l’idée qu’elle transmet) furent ensuite repris de nombreuses fois. Florilège de citations.

On peut d’abord citer Thomas d’Aquin : « homo est naturaliter politicus,id est, socialis », qu’on pourrait traduire par « l’Homme est par nature politique, et donc, social ».

Bien des siècles plus tard, Montesquieu la reprendra, en qualifiant cette fois l’homme « d’animal sociable », dans ses Lettres persanes. Il ajoute, blagueur, que le Français est certainement plus humain que les autres, tant son besoin de sociabilité est grand.

 

Que signifie « L’homme est un animal social » ?

Lorsqu’Aristote définit l’homme comme un animal social ou politique, il tente d’en définir sa nature et d’expliquer pourquoi sont apparues les cités, les états et les regroupements humains. Le concept « d’animal » renvoie à une nature : c’est dans la nature humaine de s’assembler avec les autres pour survivre. Et c’est grâce au langage que les hommes peuvent ainsi s’allier aux autres : la communication est au centre de la société. Ainsi donc, la cité existe naturellement chez les hommes : Aristote va donc contre l’idée d’un contrat social, qu’on retrouve chez Hobbes ou Jean-Jacques Rousseau et qui figurerait donc la cité comme postérieure à l’homme. Chez Aristote, si la cité ou l’état arrive bien chronologiquement après les hommes, elle est ontologiquement antérieure. Pour lui, en-dehors de toute société, l’homme est soit affaibli, soit plus fort. On perd donc une part d’humanité, en se plaçant au-dessus ou en-dessous.

La cité est une condition impérative pour le bonheur, la justice, l’art, le droit et tout ce qui s’ensuit.

 

Hannah Arendt note que la traduction de « social » enlève une idée fondatrice au texte d’Aristote : alors que le politique est le propre de l’Homme, le social ne l’est pas. Les fourmis, les abeilles sont des exemples d’animaux qui vivent en sociétés naturellement. La nature de l’Homme n’est donc pas sociale : ce trait ne suffit pas à définir l’humain. Le politique, en revanche, le peut : aucun autre animal n’a d’organisation qui soit politique. (La « reine » des abeilles ou des fourmis correspond à une réalité biologique et pas politique).

 

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Les Politiques, Aristote

Hannah Arendt a largement commenté la citation l'homme est un animal social

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